L’automédication est pratiquement devenue un réflexe chez certaines personnes. Dès les premiers signes d’une toux, d’un mal de gorge, de nausée, ou d’une fièvre, la plupart des gens ont recours à l’automédication.
Est-ce que l’automédication est sans danger pour notre corps ? L’usage de médicaments non prescrits requiert-il des précautions spécifiques ? Est-il possible de se faire rembourser les médicaments achetés sans ordonnance ? Vous trouverez ici quelques éléments de réponse.
Qu’entend-on par l’automédication ?
L’automédication entre en jeu lorsque quelqu’un choisit d’avoir recours à un médicament sans que celui-ci ne soit prescrit par son médecin sur une ordonnance, et avec ou sans l’avis de son pharmacien, afin de soigner une maladie dont il a lui-même identifié les symptômes. L’automédication permet au malade d’agir rapidement et avant que son état ne devienne plus grave.
Certains médicaments sont vendus en libre service et sont accessibles sans prescription médicale. Ces médicaments ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Ils sont soumis à l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), autorisation délivrée par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) en France ou par l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) au niveau Européen. L’autorisation de vente libre est accordée après évaluation de ces médicaments sur les plans qualité, sécurité et efficacité d’usage.
L’automédication permet de répondre au problème des “déserts médicaux”. En effet, certaines régions font face à une baisse au niveau du nombre de médecins ce qui mène la population à se montrer plus responsable, étant dans l’incapacité de consulter régulièrement et facilement un médecin généraliste du fait du manque d’accessibilité à cette possibilité.
Il est bon de noter qu’il est possible de réaliser des économies sur l’achat des médicaments en comparant les tarifs pratiqués pour les médicaments entre les pharmacies ou en ayant recours aux médicaments équivalents qui sont remboursés par la Sécurité sociale.
Que peut-on soigner par l’automédication ?
L’automédication permet de soigner quelques problèmes de santé mineurs tels que les affections oto-rhino-laryngologie (ORL), les troubles digestifs tels que les gastro-entérites, les brûlures et les plaies, et les débuts d’états grippaux (lorsqu’ils ne présentent pas de facteur de risque).
Au début des problèmes de santé mineurs, les conseils et les recommandations du pharmacien sont tout aussi efficaces qu’une consultation chez un praticien. Cependant, il est important de prendre en compte que si l’état de santé ne s’améliore pas au bout de trois jours suivant la prise des médicaments, ou si l’état de santé devient plus grave, il faudra impérativement consulter son médecin.
Les précautions à prendre lors d’un traitement en automédication
- Évitez d’utiliser plus d’une fois les spray, sirops ou collutoires pour des traitements supplémentaires, car le sucre contenu dans ces médicaments encourage le développement de microbes.
- Respectez les dates d’expiration des médicaments. Faites un tri régulier de votre pharmacie personnelle et retirez les médicaments qui sont périmés. Vous pouvez les ramener à votre pharmacien qui les donnera à une association pour le recyclage.
- Gardez vos médicaments dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière. La chaleur et l’humidité peuvent changer la composition des médicaments. Veillez également à conserver la notice d’utilisation de vos médicaments.
- Sollicitez l’avis de votre pharmacien avant de commencer un traitement en automédication. Indiquez si vous suivez un autre traitement au même moment pour éviter le surdosage de médicaments. Veillez à suivre la posologie décrite sur la notice.
Les risques d’une mauvaise automédication
La prise de certains médicaments peut présenter un risque propre à chaque personne, en fonction des pathologies de la personne. Par exemple, un patient prenant des médicaments pour un rhume pourrait dégrader sa santé s’il souffre de glaucome, d’hypertension artérielle ou d’hypertrophie de la prostate, selon les médicaments qu’il pourrait prendre.
Un autre risque est le surdosage lorsque l’on associe, sans le savoir, des médicaments ayant les mêmes principes actifs. Par exemple, si vous prenez plusieurs anti-douleurs différents, vous pourrez être victime d’un surdosage car les molécules de ce type de médicaments se retrouvent dans de nombreuses marques de médicaments.
À noter que si vous dépassez une dose journalière de 3 grammes d’aspirine (2 grammes pour les seniors) parce que vous prenez deux médicaments différents, il y a un risque que vous fassiez une réaction allergique, un ulcère ou que votre foie soit atteint.
Les remboursements de l’automédication par les mutuelles
Bien que l’Assurance maladie ne rembourse pas les médicaments sans ordonnance, certaines mutuelles offrent cette possibilité. Certains organismes mutualiste peuvent proposer des contrats qui couvrent plus ou moins bien la prise de ces médicaments, via des forfaits annuels allant de 30 à 150 euros.
D’autres options de remboursements offertes incluent un montant plafonné précis avec un forfait mensuel. Il vous suffit de garder vos tickets de caisse et de les envoyer à votre mutuelle pour être remboursé. Utilisez notre comparateur de mutuelle santé pour trouver un contrat couvrant l’automédication.
Quelques informations sur les seniors et l’automédication
Il est évident que les personnes âgées sont davantage concernées par les soins de santé, et donc la prise de médicaments, vu leur santé fragile due à leur âge avancé.
Bien que cette section de la population ne pratique pas de manière outrancière l’automédication pour des ennuis de santé importants, il n’en reste que les seniors ont recours à l’automédication à forte dose pour des problèmes de santé sans gravité tels que la constipation ou les rhumatismes. Les habitudes des seniors montrent que l’utilisation de ces médicaments fait partie intégrante de la vie quotidienne de ces personnes.
Il y a bien sûr des risques à cela. Il faut noter que les accidents survenus par la prise de médicaments sont une des causes principales d’hospitalisation des seniors. Le risque est trois fois plus élevé chez une personne de soixante-quinze ans en comparaison avec une personne de cinquante ans.
Le risque est double chez les seniors, car ils risquent non seulement le surdosage mais aussi une interaction médicamenteuse néfaste. Il apparaît donc que dans le cas des seniors, l’automédication est à éviter. Il est fortement recommandé de consulter un médecin et d’obtenir une prescription officielle pour les médicaments à prendre.